Projet

Emploi à bas seuil, usage de substances psychoactives (SPA) et troubles mentaux concomitants : comprendre l’évolution de jeunes en situation de précarité sociale sur 12 mois (projet TAPAJ, phase 2)

Programme sur l’usage et les dépendances aux substances (PUDS) de Santé Canada et Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 2017 – 2023

Plusieurs acteurs terrain soulignent la nécessité de mettre en œuvre des actions en réduction des risques pour les jeunes en situation de précarité sociale (souvent identifiés comme « jeunes de la rue ») qui sont peu rejoints par l’offre de services actuelle et sont souvent aux prises avec des problèmes sociaux complexes et de la consommation problématique de substances psychoactives (SPA). Différentes études ont démontré l’importance de l’insertion sociale et notamment l’accès à l’emploi pour améliorer divers aspects de la santé de personnes en situation de précarité sociale, pour prévenir l’aggravation de trajectoires de consommation et pour favoriser l’engagement dans un processus de rétablissement. Toutefois, les interventions à bas seuil axées sur le travail sont encore peu développées et évaluées.

Le but de ce projet est d’évaluer les effets de TAPAJ (spectrederue.org/tapaj/), un programme de réduction des méfaits à Montréal axé sur l’accès au travail à bas seuil en examinant l’influence des indicateurs d’emploi sur les trajectoires de SPA et les autres indicateurs de santé globale chez des jeunes de 16 à 30 ans en situation de précarité sociale qui fréquentent TAPAJ et d’autres organismes de réduction de méfaits à Montréal. Par l’entremise de questionnaires (suivis aux 3 mois pendant 1 an) et d’entrevues qualitatives, plusieurs indicateurs seront examinés dans cette population (trajectoires de consommation, emploi, relations interpersonnelles, temporalité, troubles mentaux concomitants, enjeux liés aux jeux de hasard et d’argent, etc.) en vue de comprendre l’influence du programme TAPAJ et d’autres types de travail sur la santé globale. Un processus participatif impliquant les différents acteurs concernés (jeunes, intervenants, partenaires) permettra de documenter les effets, les facilitateurs et les obstacles à la mise en œuvre de ce modèle d’intervention novateur. Ce processus comprend également un volet destiné aux jeunes afin de favorisera la prise en compte de leur perspective et leur permettre de s’exprimer sur ce qu’ils retiennent des résultats de la recherche comme étant significatifs pour eux. En parallèle, des entrevues seront menées avec des gestionnaires qui orientent les pratiques de réduction des méfaits ciblant les jeunes en précarité sociale afin d’explorer l’applicabilité d’un programme de travail à bas seuil tel que TAPAJ dans leurs contextes. Les résultats de l’étude pourront être applicables dans divers milieux d’intervention et favoriser l’implantation du modèle ailleurs au Québec afin de mieux répondre aux besoins et d’améliorer la santé globale d’un sous-groupe de personnes pour qui les services actuels sont insuffisants.

Chercheurs collaborateurs des milieux de pratique : Maude Pellerin (Spectre de rue, Montréal), Jean-Hugues Morales (TAPAJ-France, Bordeaux), Jean-Michel Delile (TAPAJ / Comité d’Étude et d’Information sur la Drogue (CEID), Bordeaux).

Chercheure